Langues et Cultures de France

Réseau citoyen créé lors de la Fête de l’Humanité 2004 (Commission Culture du PCF) – Lettre n°55 – (15 Mai 2006)

Animateur Jacques BLIN
écrire : jacques.blin2@wanadoo.fr  -  site : http://languesculturefrance.free.fr

 

Sommaire

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Compte rendu de la rencontre à l’Assemblée Nationale, avec le Président de l’Intergroupe

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Régions : Un article de « l’Humanité », à lire et à débattre

 

 

Nous avions évoqué, notre dernière lettre, la réunion qui devait se tenir le 10 Mai à l’Assemblée Nationale. La FLAREP, fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public, était reçue par des députés appartenant au groupe d'études "langues régionales",

sous la présidence d'Henri Sicre, député PS des Pyrénées Orientales.

 

Philippe Martel qui y participait au titre de la FELCO (association des profs d'occitan membres de la FLAREP) en a fait un compte rendu, que nous reproduisons ci-dessous…ainsi que le communiqué de presse qui a été diffusé à l’issue de cette réunion….

 

Réunion FLAREP – groupe d’étude « Langues régionales »

Assemblée Nationale – 10 mai 2006

 

Le 10 mai 2006 à 10 heures, à l'Assemblée Nationale, le groupe d'étude sur les langues régionales présidé par le député des Pyrénées Orientales Henri Sicre (PS) a reçu une délégation de la Flarep.

Côté députés, étaient présents, pour la totalité ou une partie de la séance, un député des Pyrénées Atlantiques (Poulou, UMP), un député d'Ariège (Bonrepaux, PS), quatre députés du Haut Rhin, Bas Rhin, Moselle, tous UMP,(dont Reiss, ex-rapporteur sur le projet Fillon, qui a indiqué le mal qu'il avait eu à faire inclure dans ce projet un petit quelque chose sur les langues régionales). plus trois attachés parlementaires, 2 pour des députés bretons, un pour un député alsacien, d'opinions non précisées. D'autres élus étaient excusés, en particulier François Liberti, député de l'Hérault (PCF), retenu au dernier moment, mais qui avait rencontré la veille le président de la FELCO et avait téléphoné à Henri Sicre à propos de la réunion prévue ainsi que Pascal Terrasse, député PS Ardèche, Eric Jalton, député PS de Guadeloupe, Jean Pierre Dufau, député PS des Landes, Pierre Forgues, député PS des Hautes-Pyrénées. Rappelons que tous les députés de l’intergroupe avaient été destinataires du dossier préparé par la FELCO sur l’actualité catastrophique de l’enseignement public des langues régionales (en PJ).

Côté FLAREP étaient représentés l'alsacien-allemand, le basque, le breton, le catalan, l'occitan, le savoyard-francoprovençal. Les Corses avaient envoyé un papier.

Le président Delobel a dressé le tableau de la situation législative et réglementaire, au niveau national comme à celui des conventions signées par certaines régions.

Il a donné aux élus présents un dossier contenant le résumé de son intervention, plus deux propositions de texte, celle des Alsaciens et celle des Occitans (travail FELCO / IEO / Réseau « Langues et Cultures de France ». (texte de la proposition de loi)

Il a conclu en soulignant la nécessité d'une loi sur le sujet.                                                                                      

Chaque représentant pour chaque langue a ensuite précisé la situation actuelle de l'enseignement dans sa région, ce qui a permis aux élus de constater -et ils l'ont dit !- à la fois la précarité générale de cet enseignement, et ensuite les disparités entre régions. De la discussion qui s'en est ensuivie il résulte que :

·       il paraît impossible à tout le monde de relancer une offensive sur la question de l'article 2 et de la Charte : les blocages sont trop importants.

·       il est cependant possible de préparer quelque chose, pour le début de la législature suivante (personne n'imagine qu'il puisse se passer quoi que ce soit d'ici là.)

·       une proposition doit être élaborée, et présentée. S'il n'est pas possible, vu les usages, de présenter un texte commun à plusieurs groupes, rien n'empêche chaque groupe, séparément, de présenter un texte qui de fait sera le même. C'est le scénario retenu. Une nouvelle réunion à la rentrée devrait permettre d'aller plus loin dans cette direction.

A 11 h 45, la réunion a été close, car les diverses réunions de groupe liées à l'actualité commençaient à attirer irrésistiblement nos interlocuteurs. Nous avons appris au passage, qu'une délégation de l'intergroupe devait rencontrer le 7 juin le ministre de Robien (s'il est encore ministre) pour discuter avec lui, et avec M. Blenet, de l'avenir de l'Insitut supérieur des langues de la république française (ISLRF).

Compte-rendu Philippe Martel, psdt FELCO

 

COMUNICAT DE PREMSA - COMMUNIQUÉ DE PRESSE (10 Mai 2006)

 

Réunion du Groupe d'études Langues régionales

Présidé à l'Assemblée par Henri Sicre

 

        Mercredi 10 mai 2006, le député catalan Henri Sicre a présidé à l'Assemblée Nationale le Groupe d'étude pour les langues régionales. La réunion de travail qui avait été demandée par la FLAREP (Fédération pour les langues régionales dans l'enseignement public) a permis que dialoguent pendant deux heures des représentants des langues (basque, breton, allemand d'Alsace et Moselle, occitan, savoyard et bien-sûr catalan) et une douzaine de députés.

Les associations ont exposé les problèmes auxquels se trouvent confrontées les langues régionales du fait de l'absence de toute législation qui reconnaisse, protège ces langues et en garantisse l'enseignement (frein au bilinguisme, suppression de postes, manque d'enseignants...) et ont proposé aux députés des textes pouvant servir de base à un projet de loi. Les parlementaires (de tous bords politiques) et Henri Sicre en tant que président du groupe ont souligné la nécessité que la France légifère enfin sur la question ; ils ont proposé de travailler pour la rentrée prochaine à une proposition de loi sur les langues régionales. L'APLEC (Associació per a l'ensenyament del català) membre fondatrice de la FLAREP a demandé par la voix d'Alà Baylac-Ferrer qu'une loi sur l'enseignement bilingue et les langues régionales permette de garantir l'ouverture de classes bilingues lorsque la demande existe, de garantir l'accès pour tous les élèves à la sensibilisation à la langue et à la culture régionale, de garantir les moyens (postes, dotations horaires, formation) de développer ces enseignements et enfin d'assurer la mesure systématique de la demande des familles.

 

 

Lo secretariat de la FELCO,& los  mèstres-fialaires© FELCO 2006

 

 

. C’est une première reconnaissance, mais il y a nécessité de ne pas se laisser enfermer dans le cadre d’une campagne électorale qui privilégie souvent les promesses...Nous vous invitons à agir pour soutenir le texte de loi porté par notre réseau

 

Une idée en marge du débat sur le  traité constitutionnel serait-elle mise en œuvre… ?
Les Régions voudraient-elles, au mépris du NON du peuple français, engager malgré tout une construction européenne

pour s'affirmer face à leur tutelle étatique, en prenant souvent Bruxelles comme interlocuteur, sans passer par leur pouvoir national ?
C’est un débat nécessaire, au moment où certais voudraient que l’Etat abandonne certaines compétences…

Ce débat concerne l’avenir des Langues de France et leur inscription dans le cadre national.

* * *

Les régions françaises se raccrochent à l’Europe

 (article paru dans « l’Humanité » du 10 Mai 2006)

Décentralisation . L’Association des régions de France regrette la surdité du gouvernement sur la préparation des contrats de projets et la gestion des fonds structurels européens.

C’est un constat « désabusé » qu’ont dressé le 2 mai dernier les neuf présidents de régions membres du bureau de l’Association des régions de France à l’issue de leur rencontre avec le premier ministre. Deux gros dossiers préoccupent les élus : la mise en oeuvre des contrats de projets 2007-2013 et la gestion des Fonds structurels européens. En fait, le dialogue de sourds se poursuit avec le gouvernement. « Ma première impression, a dit Alain Rousset quelques minutes après l’entretien, soit le gouvernement utilise la langue de bois, soit il s’agit d’une incompréhension de fond. » Relevant la « crispation jacobine du pouvoir », le président de l’ARF a regretté en particulier la rapidité avec laquelle le gouvernement souhaite mener la négociation sur les contrats de projets. Ces contrats qui doivent déterminer, région par région, les projets d’investissements prioritaires concernent, contrairement aux ex-contrats de plan, toutes les collectivités locales. Or le premier ministre a confirmé que les contrats devront être conclus en fin d’année ! « C’est un calendrier intenable », a déclaré Jean-Paul Huchon, président de l’Île-de-France et vice-président de l’ARF : « L’enveloppe financière des contrats sera communiquée vers le 14 juillet. Le seul espace pour la négociation avec les collectivités et la population est entre début septembre et le 31 octobre. » « Le calendrier est trop court et nous n’avons aucune garantie financière », ajoute Alain Rousset. Dans le contexte de la maîtrise des dépenses publiques l’État se désengage et oblige les collectivités à faire des choix souvent impossibles : soit combler les manques en augmentant la pression fiscale des habitants, soit rogner sur certains budgets, sociaux ou d’investissements. La réunion du 2 mai à l’Hôtel Matignon, qui engage l’avenir des régions françaises, a porté au grand jour les conséquences dangereuses de la politique de maîtrise des dépenses publiques.

Le deuxième dossier, la gestion des fonds européens reste bloqué. Alain Rousset dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement persiste dans son refus de déléguer la gestion de ces fonds au niveau des régions comme cela se fait dans de nombreux pays... et en Alsace ! Les Alsaciens seraient-ils plus intelligents que les autres ? L’ARF estime que l’État continue de vouloir conserver pour ses propres politiques la gestion des fonds pourtant destinés au développement des régions. Il les fait administrer par les préfets tout en indiquant vouloir... doubler la part dévolue aux régions (de 20 à 40 %). Or, souligne l’ARF, « les exemples européens montrent que le seuil efficace pour favoriser un réel développement régional ne peut être inférieur à 60 % comme c’est le cas en Espagne où ces fonds ont permis aux régions d’exprimer leur dynamisme ».

Une délégation de l’association s’était rendue le 26 avril à Bruxelles pour faire part de leurs problèmes au président de la Commission, José Manuel Barroso, et à la commissaire chargée des affaires régionales, Danuta Hübner. Lesquels ont promis d’intervenir auprès du gouvernement français. Ségolène Royal, porte-parole de l’ARF, qui faisait partie de la délégation à Bruxelles, a déclaré que « Barroso a laissé entrevoir un partenariat direct entre la commission et les régions ». Ce serait un comble que les dysfonctionnements de la décentralisation française soient réglés à Bruxelles ! Mais faut-il, être vraiment surpris ?

J. M.

 

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