Langues et Cultures de France
réseau  citoyen créé lors de la Fête de l'Humanité 2004 (Commission Culture du PCF) - lettre n° 29-

Animateur du Réseau Jacques BLIN
écrire :jacques.blin2@wanadoo.fr
l'historique du réseau peut être consulté sur
site:
http://languesculturefrance.free.fr

Point de vue sur une question écrite du sénateur Mélenchon...

le sénateur Jean-Luc Mélenchon a posé le 3 mars une question écrite qui a vite circulé sur le net, comme un élément du débat sur le traité constitutionnel. Cette question interroge à juste titre celles et ceux qui se retrouvent à ses côtés pour que le NON l'emporte le 29 Mai, c'est en ce sens que notre réseau publie ci-dessous une "Lettre ouverte à J.Luc Mélenchon", afin qu'il soit clairement établi que pour les partisans du NON que nous sommes, nous n'appréhendons pas de la même façon la question des Langues de France.

 
Texte de la question écrite
Question écrite n° 16318 du 3 mars 2005 posée par MELENCHON Jean-Luc, sénateur de l'Essonne

M. Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la délibération adoptée le 17 décembre 2004 par le conseil régional de Bretagne, dans laquelle celui-ci affirme « reconnaître officiellement, aux côtés de la langue française, l'existence du breton et du gallo comme langues de la Bretagne ». Il souhaiterait savoir quelle peut être la portée juridique d'une telle reconnaissance officielle et s'interroge sur sa conformité avec les dispositions constitutionnelles qui disposent que « la langue de la République est le français ». Il s'interroge également sur la volonté exprimée dans cette délibération de développer la pratique de la langue bretonne dans la rédaction de documents officiels, le fonctionnement des services publics et le recrutement et la formation des personnels de ces services. Il souhaiterait connaître les mesures qu'il entend prendre avec les représentants de l'Etat dans la région Bretagne pour empêcher que ces projets ne compromettent l'égalité des citoyens dans l'accès aux services publics et aux emplois publics.
 
Lettre ouverte à Jean Luc Mélenchon

 

- Au moment où les diminution sans précédent du nombre des postes aux concours dans les Capes de langues régionales met à bas le processus de reconnaissance de ces éléments fondamentaux du patrimoine vivant de notre pays, qui suscite un intérêt renouvelé de la part de parents d'élèves, d'élèves et d'étudiants sensibles à leurs racines,

- au moment où la réforme Fillon tend à faire disparaître les langues régionales des curriculums normaux des élèves, de la maternelle à l'université, renvoyant au mouvement associatif ou aux collectivités territoriales toute responsabilité dans ce domaine, s'attaquer aux mesures prises en Région Bretagne de reconnaissance officielle des Langues de France de cette région constitue à nos yeux au mieux une aberration, au pire un mauvais procès, qui risque malheureusement d’invalider chez les militants des langues et cultures régionales vos autres prises de position, comme celle que nous apprécions particulièrement sur le référendum…

Se retrancher derrière le texte de la constitution française est un détournement de sens contraire à l'intention des législateurs, soucieux de préserver l'usage officiel non de menaçantes langues de France , mais de l'envahissement de l'anglo-saxon;

Pourquoi donc la reconnaissance officielle des langues de France de Bretagne serait-elle susceptible de porter atteinte à l'usage officiel de la langue nationale ? Il ne s'agit nullement de remplacer celle-ci par celles-là, comme le fantasment de crépusculaires nationalistes ou des soi-disant républicains intégristes !

La reconnaissance officielle des langues de France, en particulier celles de Bretagne non seulement n’est pas susceptible de porter atteinte à l'usage officiel de la langue nationale, mais elle renforce la richesse linguistique du pays, qui est celle de sa pluralité linguistique. Par là même, elle contribue à la richesse culturelle de la France, de l'Europe et du monde.

Nous pensons par ailleurs que susciter dans la formation des fonctionnaires territoriaux un intérêt pour le patrimoine régional, dont les langues font partie au premier chef, est une dimension nouvelle qui peut renforcer les liens de proximité et les rapports humains.

Nous suggérons donc à l'honorable parlementaire de poser une nouvelle question, non à Mr le ministre de l'intérieur, mais à celui de l'Education Nationale, sur la situation de persécution dont sont l'objet les langues de France tant par les mesures législatives que réglementaires qu'il vient de prendre…

Votre interpellation démontre que nos façons de dire NON sont différentes. Il faut considérer ces points de vue différents et en débattre. C’est notre différence avec les partisans du OUI. Ils acceptent d’additionner tous ceux qui se positionnent en sa faveur, ils le défendent ensemble, additionnant sans complexe les incohérences.

Dans le positionnement du NON, nous savons nous dissocier des Nationalistes, des Le Pen et consorts. Nous savons, vous et nous, ce qui nous est commun sur le plan de l’analyse économique, sociale et politique. Mais nous savons aussi que le débat est ouvert sur plusieurs questions dont les questions culturelles, nous savons que l’avenir se construira dans la confrontation d’idées, dans une France Culturellement Plurielle.

  

Réseau Langues et Cultures de France

Le 10 Mai 2005

 

nous proposons à celle et à ceux qui le désirent d'ajouter leur signature à cette déclaration et de la faire parvenir à Mr Mélenchon à l'une des adresses suivantes...

 

  courrier@pourmoicestnon.com   jl.melenchon@senat.fr      http://www.pourmoicestnon.com/


Jacques BLIN
écrire :jacques.blin2@wanadoo.fr
site: http://jacques.blin2.free.fr