Rencontre de la fête de l’Humanité – 12 Septembre 2004
Langues et Cultures de France
L’appel lancé par quelques uns, pour une rencontre à la Fête de l’Humanité, a été entendu. Celles et ceux qui ont la préoccupation de construire une France plurielle, ont dit leur volonté de travailler pour que les Langues et Culture de France soient un élément du débat politique afin de contribuer à la réflexion sur la construction d’une véritable Décentralisation et sur une Europe respectueuse des diversités nationales.
Bretons, Corses, Occitans, Catalan, pour l’essentiel, étaient présents à la rencontre et nous avons pu échanger dans un climat d’écoute et de volonté d’action. Cette rencontre a permis de concrétiser l’engagement des responsables du Secteur Culture du PCF (Francis PARNY, représenté par Laurent KLAJNBAUM) et du secteur enseignement du PCF (Bernard CALABUIG représenté par Etya SOREL).
Nos camarades Corses nous ont fait part de la réflexion qui avait été la leur pour ne pas sombrer dans le nationalisme. Leur expérience mérite encore confrontation, enseignements pour permettre des avancées pour l’ensemble des Langues de France.
La nécessité de prendre la dimension culturelle de ces questions qui ne sauraient se résoudre aux seuls aspects économiques a été également débattue. La place des Langues et Cultures de France dans le débat sur la Laïcité doit être également un élément d’enrichissement de la notion de Laïcité. « Peuple Corse », « Peuples de France », ces concepts permettent de mettre en débat une façon différente de concevoir la Décentralisation. Celle-ci doit se construire avec la volonté d’évoluer vers une République plus ouverte. L’action pour les Langues et Cultures de France ne vise pas à un affaiblissement du champ démocratique, mais au contraire doit contribuer à donner à celui-ci plus d’espace, plus d’ouverture, plus d’esprit de tolérance.
Le caractère centraliste de la société française se reproduit encore trop souvent dans le fonctionnement des formations politiques. S’ouvrir à ces débats, c’est contribuer à combattre les communautarismes, les replis identitaires qui favorisent aujourd’hui les avancées fascistes du Front National ou des intégrismes.
Les luttes immédiates ont été rappelées, avec la nécessité de continuer l’action pour la création de postes au CAPES pour l’enseignement des Langues de France. Parallèlement il a été décidé de mener une réflexion, pour que le texte de proposition de Loi que déposeront les élus(es) communistes sur l’Enseignement, intègre la place des Langues et Cultures de France comme une composante d’un enseignement vivant, en prise avec la richesse « culturellement plurielle » de notre Pays.
Il a été également décidé de travailler à un projet de Loi, porté par les élus(es) communistes, sur les Langues et Cultures de France.
D’autres propositions ont été formulées qui rejoignent les propositions que j’avais faîtes dans mon propos introductif (vous le trouverez joint à mon envoi.)
Les bases d’un travail collectif ont été jetées, nous vous tiendrons informés de l’évolution de la mise en action de ce réseau qui se constitue…
Amicalement
Jacques BLIN
15 Septembre 2004
Le réseau qui se met en place se veut ouvert, interactif. Nous ne voulons pas nous priver des réflexions antérieures, dont celles des communistes eux-mêmes. Nous voulons qu’il soit un lieu d'échange, qui permette d'abord de commencer à recenser les principaux lieux d'information sur le sujet, en particulier par le biais de l'internet.
Dans l’attente d’une boîte aux lettres et d’un site correspondant à ces volontés, l’adresse de coordination de ces réflexions est la suivante :
jacques.blin2@wanadoo.fr
Rappel du texte initial de l’appel
Initiative pour les Langues et Cultures de France
au Stand de la Fédération de l'Hérault
En vue de constituer un réseau citoyen de réflexion, d'initiative et
d'action pour les Langues et Cultures de France.
Voici la liste des signataires à la date du 16 Septembre 2004 :
ANDREOTTI Angelo, Villefranche, Aveyron. ASSANTE Pierre, syndicaliste, Marseille. AUSSEIL Henri, enseignant, Hérault. BARSOTTI Glaudi, Journaliste, Marseille. BLIN Jacques, animateur du Collectif Culture du PCF, Languedoc-Roussillon. BOUTAN Pierre, Universitaire, Montpellier. BREGEON Yves, Alpes de Haute Provence. BUCCHINI Dominique, Sartène, Corse. CALABUIG Bernard, responsable de la Commission Enseignement du Comité National du PCF. CARPIER Arnauld, Comité Régional PCF, Hérault. CHAZOTTES Jean Claude, Air France Toulouse. CLOAGUEN Anne-Marie, Morbihan. CROS Claudi Renat, Aude. EVENOU Gwendal, Morbihan. GALVIER Denis, musicaïre del grop Coriandre. GEBUHRER Olivier, universitaire, Strasbourg. GIBELIN Claude. GINOUX Alain, Hérault. GOYET Thierry, responsable PCF, Morbihan. GRAU Pierre, historien, prof de Collège, Catalan. KLAJNBAUM Laurent, secteur culture national du PCF. LAPOINTE Ticha, Hérault. LIBERTI François, député de l’Hérault. MALAVIEILLE Patrick, Vice-Président du Conseil Régional Languedoc Roussillon. MANDRILLE Roger, Nice. MARCELLESI Jean Baptiste, Var. MERLE René, écrivain, Var. MIOCH-BLIN Rose, Journaliste, Hérault. PARNY Francis, responsable du Secteur Culture du Comité National du PCF. STEFANINI Marie, Fédération PCF, Bastia. VERNET Florian, Directeur du Département Occitan de l’Université Paul Valéry de Montpellier, écrivain. VERNY Marie-Jeanne, Universitaire, Montpellier
Introduction au débat, sur la Fête, par Jacques BLIN
Chers amis,
Chers Camarades,
Merci d’avoir répondu à notre invitation afin que nous puissions, ensemble, tracer les contours d’un travail en réseau autour des Langues et Cultures de France.
A un moment ou la « pensée unique » déploie son rouleau compresseur, ou la décentralisation risque de se traduire par davantage de centralisme, nous voulons que se révèle le caractère pluriel de notre nation.
Interrogeant le principe républicain , Félix Marcel Castan écrivait :
« La difficulté commence quand il s’agit d’une République ouverte, et d’autre chose que des simples individus. Il faut alors approfondir l’analyse et s’interroger sur le principe d’égalité lui-même. On redoute, à juste titre, le danger de communautarisme. Les communautarismes sont mortels : y compris le communautarisme national…Une politique d’exclusion des cultures et des langues, dans l’intérêt d’une seule, semble incompatible avec l’idéal républicain de cohabitation des disparités. »
Le 4 Octobre 2003, le Ministre de la Culture déclarait, lors des 1ères assises nationales des langues de France « La diversité linguistique est une réalité. Le moment est venu d’envisager un développement significatif des langues de France. ».
Alors nous sommes en plein dans le sujet. En tant que Parti qui a pour stratégie politique la prise en compte du caractère pluriel de notre société, une volonté de rassemblement en respectant les différences, nous pensons qu’il faut que nous soyons à l’initiative d’un certain nombre d’actions. En tant qu’acteurs et actrices de l’action de terrain sur ces questions, nous détenons les solutions, nous ne devons attendre de personne le mode d’emploi. Nous devons être vigilants, car la décentralisation pourrait conduire le gouvernement à se débarrasser de ce dossier au profit des Collectivité Territoriales. Dès lors on pourrait redouter une inégalité entre les collectivités.
Cependant, la présence de nombreux élus communistes dans les exécutifs régionaux doit nous permettre de développer un travail spécifique de construction et de proposition. La position de certains de nos élus peut nous permettre d’être également à l’initiative . Ainsi en Languedoc-Roussillon nous avons commencé à réfléchir avec notre Camarade Patrick Malavieille, à la façon dont nous pouvons agir pour la Langue et la Culture Occitane, car ce n’est pas une question uniquement Régionale, c’est une langue à part entière avec un espace géographique qui va au delà de la simple Région administrative.
La constitution du réseau que nous proposons pourrait permettre de travailler dans un premier temps à :
1°) proposition d’un texte de Loi sur les Langues et Cultures de France
2°) apporter une contribution très forte au projet de Loi sur l’Enseignement
3°) contribuer à animer sur le site Internet du Parti, un forum d’échange et développer une base de donner pour l’accès aux productions sur ces questions.
4°) réfléchir avec la Direction de « l’Humanité » à la place des Langues et Culture de France dans le Journal. Ce serait renouer avec la réflexion de Jaurès qui avait dans son enracinement politique une volonté de la présence de sa culture et de sa langue occitane….
Voici quelques idées pour ouvrir notre réflexion, pour qu’ensemble nous dessinions le cadre d’un travail pluriel afin de donner au débat sur la décentralisation, sur l’Europe, un contenu qui permette de combattre le centralisme. Car ce qui nous est proposé actuellement ne permet pas un investissement citoyen. Tant que subsistera le caractère unitariste de la pensée aucune chance ne sera possible pour la construction d’une société démocratique basée sur une construction citoyenne.
Fête de l’Huma
12 Septembre 2004 Jacques BLIN