Rencontre
à l’Assemblée Nationale
* *
*
Agir
efficacement pour une avancée significative d’un Statut des Langues de France
*
* *
Comme prévue, la rencontre initiée par notre réseau
s’est déroulée le 15 Juin 2005 dans les Locaux de l’Assemblée Nationale.
Mme Annie DAVID, Sénatrice et Mrs François LIBERTI et Frédéric DUTOIT, Députés
nous ont accueillis.
Notre Délégation était
composée de Marie-Jeanne VERNY et Philippe MARTEL pour la FELCO (Fédération des Langues et Cultures d’Oc).
Etienne ROUX de l’IEO (Institut d’Etudes Occitanes). François BACABE groupe
« Brancaléone » et membre par ailleurs du PCF. Jean Louis BLENET au
titre des Calendretas, Jacques BLIN pour le Réseau langues et cultures de
France.
Mme Patricia LABORIE
(Bretagne) a été retenue au dernier moment, convoquée à un Conseil Académique.
Mr Roger MARTELLI, Directeur du mensuel « Regards », convoqué en début
de semaine pour surveiller les épreuves du BAC n’a donc pas pu participer à
nos travaux et le représentant de « gardarem la terra », Mr Clément
PECH n’a pu au dernier moment se joindre à nous…
Nous tenons à remercier
celles et ceux qui par leur contribution financière ont permis d’aider aux
frais de déplacement…
Jacques BLIN, au nom du réseau Langues et Cultures de France a
rappelé en quelques mots les démarches entreprises depuis Septembre 2004 (date
de la création du réseau). Il a rappelé que depuis la rencontre avec Frédéric
DUTOIT à Marseille, le 8 Avril 2005, les idées avaient fait leur chemin quant
à l’opportunité d’élaborer une « Proposition de Loi » .
La rencontre devait donc permettre de dégager des
axes et des démarches de travail afin de rendre cette élaboration plus
efficace. Le soucis n’étant pas de mettre une nouvelle proposition de loi
dans « l’escarcelle »
des initiatives des parlementaires Communistes, mais de produire un travail
utile à une avancée de ces questions.
Philippe MARTEL, Président de la FELCO, après avoir remercié les
parlementaires d’accepter d’ouvrir ce chantier, insista de son côté sur la
nécessité de voir si il n’était pas possible de dégager une synergie qui
permettrait l’élaboration d’un texte avec d’autres. Si il apprécie
certains passages de la « Proposition de Loi » déposée par Guy
HERMIER en 1988, il souligne qu’aujourd’hui le contexte appelle à un autre
niveau de réflexion et de démarche. Les débats parlementaires sur la Loi
Fillon et sur le souhait de réviser la Constitution afin de prendre en compte
la Charte Européenne des Langues régionales ont montré que cette question était
transversale à plusieurs formations politiques et qu’il était donc opportun
de tenir compte de cette situation.
Frédéric DUTOIT, Député, après avoir souligné que dans la Culture la
langue est un élément essentiel, a redit sa volonté exprimée lors de la
rencontre de Marseille en Avril 2005.A savoir qu’il était disponible pour
travailler, mais effectivement dans le sens de l’efficacité. Il partage
l’idée qu’un nouveau texte doit être le fruit d’une réflexion
collective, qu’il soit en quelque sorte « un texte citoyen » qui
sera porté certes, par le groupe Communiste, mais qui peut être élaboré par
d’autres, y compris d’autres groupes politiques. Il réaffirma son entière
disponibilité pour cette conception de travail et son engagement pour qu’avec
François LIBERTI, cette démarche soit partagée par son groupe. Pris par un
engagement imprévu à l’origine, il dut nous quitter…
Jean Louis BLENET, Calandretas, insista quant à lui sur les questions de la
Langue Bretonne et de la Langue Occitane. De leur place particulière dans la
bataille pour la diversité culturelle. Ces langues sont fortement menacées. Il
rappela la Charte de l’UNESCO. Pour lui, la démarche initiée par le réseau
remet tout le monde en réflexion et peut permettre d’avoir une chance
raisonnable d’aboutir à des avancées. Aujourd’hui nous sommes devant une
notion de patrimoine qui a évolué, le patrimoine linguistique
permet à la question patrimoniale d’intégrer plus fortement la notion
de patrimoine vivant.
Etienne ROUX, Institut d’Etudes Occitanes, approuva la démarche transversale
avancée par la Felco. Il insista également sur le fait que les débats sur la
Constitution (ceux de la modification pour intégrer la question européenne)
avaient permis de vérifier que dans les différentes formations politiques la
préoccupation de la prise en compte des langues régionales s’était exprimée.
Il réaffirma qu’effectivement personne ne voulait remettre en cause l’unité
nationale et le français, cela devant permettre de créer les conditions d’un
large rassemblement sur cette question. Il insista sur la question de l’offre
culturelle, en mettant l’accent sur la responsabilité des institutions qui
devraient rendre plus lisibles une offre qui prenne en compte les cultures régionales
et leur support linguistique. Un véritable travail de sociabilisation de la
Langue Il dégagea la piste d’un chantier non négligeable, la place des
langues dans la vie économique et sociale…
François BACABE, « Brancaléone » - Toulouse, nota quant à lui
l’importance de la démarche qui devra être décidée et la nécessité
qu’elle donne force à des avancées possibles afin de donner à la question
des langues une autre dimension qui tienne compte des attentes de terrain…
François LIBERTI, Député, souligna l’importance du moment politique dans
lequel nous nous trouvons. Il montra qu’à partir de son expérience des débats
sur la Loi Fillon il avait pu constater combien les éléments qui ont conduit
jusqu’ici au refus de la diversité sont aujourd’hui fortement contestés.
Il appuya la démarche qui consiste à élaborer un texte dans la conception
d’une écriture pluraliste, qui puisse être partagé par plusieurs
parlementaires au delà des appartenances de groupe…
Annie DAVID, Sénatrice, confirma son accord avec une démarche associant des
parlementaires de plusieurs sensibilités politiques en prenant l’exemple du
projet de loi sur le mariage des mineurs. Texte qui a été porté par plusieurs
sénateurs. Elle précisa que certaines questions fédèrent des volontés et
que certaines démarches peuvent favoriser un rassemblement qui constitue une
avancée…
Un débat, ouvert par Jacques BLIN, aborda la question de la décentralisation
et la nécessité que cette question reste inscrite (notamment sur l’aspect
enseignement) dans le cadre national. Tous les participants sont intervenus. Les
uns et les autres sont conscients de la nécessité de ce débat et tous ont
reconnu la responsabilité de l’Education Nationale dans ce domaine, donc la
responsabilité de l’Etat…
Les débats ont été riches et il est difficile de les reproduire dans leur intégralité,
sans trahir les volontés de chacune et de chacun. FELCO et IEO se sont engagés
de leur côté à faire compte rendu de l’entretien, nous les porterons à la
connaissance des amis du réseau…
Nous sommes face à une démarche ouverte, que nous voulons offensive, elle
semble correspondre à une attente de terrain. A une volonté de construire à
partir des Femmes et des Hommes qui trouve dans la diversité culturelle le
ferment de l’enrichissement. Ci-dessous le calendrier et le contenu de la démarche
qui a été arrêtée.
Décisions :
à situation inédite, démarche
inédite…
-
élaboration d’un texte
d’ici fin Août, par la FELCO.
-
Contribution à ce texte
de l’IEO, sur les aspects culturels notamment …
-
Contribution du réseau également…
-
Liaison avec les
parlementaires, sur les aspects qui concernent le formalisme de la rédaction
d’un texte. François LIBERTI et Annie DAVID se sont engagés à
mettre à notre disposition les textes des différents groupes
parlementaires, textes rédigés en relation avec la question des
Langues de France..
-
Début
Septembre, mise en réseau du travail effectué afin que celui-ci soit débattu
par les associations, citoyens et citoyennes, parlementaires qui
voudront bien s’associer à cette démarche…
|